Note: 3/5
Avec Planète B, Aude-Léa Rapin poursuit sa quête d’un cinéma singulier. Dans cette dystopie elle soulève des préoccupations très contemporaines, notamment l’urgence écologique, l’exil, l’éthique et la précarité. Fidèle à son style, elle mêle fiction, réalisme quasi documentaire et touches oniriques pour bâtir un récit complexe.
L’histoire nous transporte en France, en 2039, où Julia Bombarth, activiste traquée par l’État, disparaît mystérieusement avec son groupe. Elle se réveille dans un monde inconnu, Planète B, une prison virtuelle à la façade paradisiaque, conçue pour briser les détenus.
Le film campe une société fracturée socialement, violente et appauvrie, dans laquelle subsiste une survie alternative basée sur la débrouille. Derrière la façade idyllique de Planète B, la torture se modernise grâce au métavers. Jeanne Lapoirie, directrice de la photographie, a sculpté un univers visuel sombre et oppressant amplifiant cette dualité, où la caméra capte le poids de la menace et la violence implicite à travers le regard des protagonistes. Si le jeu d’acteur s’avère inégal, la performance remarquable de Souheila Yacoub mérite d’être saluée.
Inspirée par l’actualité, ses rencontres, les récits d’anticipation et l’univers des jeux vidéo, Aude-Léa Rapin signe un film audacieux porté par des héroïnes, bien trop rares dans ce genre.
Avec ce deuxième long métrage la réalisatrice s’attaque sans complexe à un registre encore marginal dans le cinéma hexagonal: le thriller d'anticipation. Malgré une ambition évidente et des idées originales, l’ensemble peine à tenir ses promesses. En effet, en dépit d’une tension palpable, le film laisse un sentiment d'inachevé, comme s’il n’avait pas pleinement exploité ses vastes potentialités.
Comments