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Photo du rédacteurSandro Paulo

«Les Guetteurs»: Ishana Night Shymalan sous influence

Mina, jeune américaine travaillant dans une animalerie irlandaise, se voit confier par son employeur un oiseau rare qu’elle doit transporter à travers l’Irlande. Alors qu’elle traverse une forêt située sur aucune carte, sa voiture tombe en panne. Débute alors un cauchemar pour Mina, prisonnière de cet endroit mystérieux.

Note:3.5/5

Pour sa première réalisation, Ishana Night Shyamalan, fille de l’illustre réalisateur, adapte le roman d’A.M. Shine, écrivain irlandais spécialisé dans les mythes folkloriques.

Le film débute par une introduction réussie, sans toutefois réinventer le genre, afin que le spectateur comprenne que quelqu’un, ou quelque chose, hante la forêt dans laquelle l’histoire se déroulera.



Une fois cette introduction passée, place à l’héroïne du film, la jeune Mina, interprétée sans grande conviction par Dakota Fanning déjà vue notamment dans La Guerre des monde ou Man on Fire alors qu’elle n’était encore qu’une toute jeune enfant.

On peut regretter que la protagoniste principale n’évite pas les clichés usuels à ce genre de personnage, puisque l’on apprend très vite que Mina est hantée par un lourd passé dont elle se sent responsable mais qui finalement la sauvera.

Le film peut être considéré comme construit en trois parties, d’efficacité inégale. 

La première partie permet à la réalisatrice de prouver qu’elle manie l’art du huis clos. En effet, Mina rencontre dans la forêt trois autres personnes, qui tentent de survivre dans cet endroit depuis de longs mois, peut-être même de longues années. Si les personnages peuvent sortir durant la journée, ils restent prisonniers de cette forêt dont ils ne parviennent pas à trouver la sortie. Une fois la nuit tombée, ils doivent se réfugier dans une sorte de bunker, seconde prison, appelé «le poulailler». Ils sont alors observés à travers une énorme vitre sans teint par des êtres surnommés «les guetteurs». De la à voir une critique de la télé-réalité moderne, il n'y a qu'un pas, appuyé sur le fait que les protagonistes peuvent visionner un DVD d'une émission justement de télé-réalité pour passer leurs longues soirées.

L’ambiance très lente de cette première partie du film peut quelque peu rebuter mais permet à la réalisatrice de poser son ambiance et de jouer avec le spectateur, qui ne sait jamais ce qui se trouve à l’extérieur. Ce qui surprend lors de cette première partie, c’est l’impression que l’héroïne accepte d’emblée ce qui lui arrive sans vraiment paniquer ou chercher à comprendre ce qui se passe. Le spectateur doit dès lors accepter cet état de fait et cela n’est pas évident sans explication.



Heureusement, alors que le film s’enfonce lentement dans une ambiance finalement assez creuse, la deuxième partie apporte les réponses attendues et le spectateur découvre enfin ce qui se passe dans cette forêt. Le film plonge alors véritablement, et avec réussite, dans le fantastique. On découvre avec plaisir les créatures habitant la forêt et la mythologie qui les entoure. Cette partie du film est véritablement réussie et la réalisatrice parvient à capter toute notre attention.

Malheureusement la dernière partie du film, qui ne se passe plus dans la forêt, semble avant tout destinée à donner au spectateur le fameux «twist», marque de fabrique de la famille Shyamalan. Le film se terminant sur un plan d’un ridicule absolu, maintes fois vu et revu…

Sans avoir lu le roman duquel le film est tiré, il est difficile de savoir dans quelle mesure la réalisatrice a laisser parler ses envies ou si le travail de son père est trop lourd à porter pour s’en éloigner. Une chose est certaine, l’ombre de M. Night Shyamalan plane sur l’œuvre tout entière et on ose même imaginer qu’en sa qualité de producteur, il a également travaillé à l’écriture du film. D'ailleurs, l'oiseau que Mina doit transporter est un perroquet, animal assimilé au mimétisme...

Coïncidence? A vous de décider!

Si Les Guetteurs est un film abouti, on ne peut que se réjouir de découvrir les prochains films d’Ishana Night Shyamalan, en espérant qu’elle réussisse à s’émanciper pleinement afin de livrer des œuvres plus personnelles.



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