Les collections de Play Suisse #01: «Futura»

Nous inaugurons une nouvelle rubrique mensuelle consacrée à Play Suisse, la plateforme de streaming gratuite de la SSR SRG.

Play Suisse, la plateforme de streaming gratuite de la SSR SRG

Avec cet article, une nouvelle rubrique mensuelle débute sur clap.ch, avec le but de mettre en lumière la programmation de Play Suisse. Pour les personnes qui ne connaissent peut-être pas le service, il s’agit de la plateforme gratuite que la SSR SRG a introduite en 2020. Elle propose des films de fiction, des séries et des documentaires produits ou coproduits par les différentes unités de la société de diffusion (RSI, SRF, RTS), en les rendant accessibles sur l’ensemble du territoire national (les personnes qui voyagent à l’intérieur de l’Union Européenne ont aussi la possibilité d’activer le visionnage à l’étranger), chaque titre étant sous-titré et/ou doublé dans les quatre langues de la Confédération.

Chaque mois, Play Suisse met en avant certains titres, en les regroupant dans le cadre de différentes collections : un hommage à un cinéaste disparu, un focus sur un sujet régional (les productions en langue romanche, par exemple), une rétrospective de la programmation helvétique des principaux festivals de cinéma (Soleure, Fribourg, Visions du Réel, Locarno, et cetera).

Le but de ce rendez-vous mensuel sur clap.ch est donc de parler de ces collections, qui offrent souvent la possibilité de rattraper des films récents que notre lectorat n’a peut-être pas eu le temps de voir à l’époque de leur sortie en salle ou (re)découvrir des facettes moins connues de la production cinématographique nationale.

Pour commencer, nous avons choisi de parler de Futura, un projet qui n’est pas strictement prévu pour les salles (hors projections spéciales comme celles qui ont eu lieu à Soleure pour chacun des deux « volumes » sortis à ce jour) mais qui est néanmoins très intéressant car, comme l’indique le titre, on parle du futur. Le futur du cinéma suisse, puisque chaque court métrage – dix par volume, quinze minutes de durée – est réalisé par des jeunes talents du septième art. Il s’agit le plus souvent de cinéastes qui sont au tout début de leur carrière, mais il arrive de reconnaître des noms qui ont déjà un parcours passablement important (Basil Da Cunha, qui a déjà été plusieurs fois en compétition à Locarno, a participé au Volume 1).

Le réalisateur Basil Da Cunha

Pour le Volume 2, présenté à Soleure en janvier en avant-première mondiale, les dix courts ont été réalisés par Sarah Imsand (qui vient aussi de dévoiler son premier long métrage Kevine et Fortune à Visions du Réel), Elena Petitpierre, Dylan Taher, Valentina Shasivari, Valentin Raeber, Tobias Wanner, Alan Sahin, Taina Lopez, Antoine Harari & Valeria Mazzucchi, et Chiara Toffoletto & Antonio Mangiaracina. La production a été gérée principalement par la boîte genevoise AKKA Films, en collaboration avec Dschoint Ventschr pour la Suisse alémanique et Cinédokké pour le Tessin, ainsi que la SSR SRG et ses trois unités régionales SRF, RTS et RSI. Le projet est également soutenu par Cinéforom.

Le court métrage Anstadt de la réalisatrice Taina Lopez, présent dans le volume 2 du projet Futura

Les dix films racontent les vies de personnes marginalisées pour une raison ou une autre (le premier parle d’une sex worker, le second d’un jeune homme paralysé), de sociétés où la coexistence pacifique n’est qu’un rêve pour l’instant, de situations où les normes doivent être défiées pour que l’avenir soit moins glauque. La sensibilité de chaque cinéaste donne à ces histoires une puissance simple et sincère, capable de construire un monde entier en un quart d’heure. C’est un bel exemple de ce que l’industrie audiovisuelle peut faire pour mettre en valeur la relève et les nouvelles générations, et une initiative de la branche qu’on se réjouit de retrouver prochainement avec les volumes suivants.