La Cérémonie de remise des prix a récompensé, samedi soir, cinq des douze longs métrages de la Compétition internationale. Le film chinois Day Tripper de Chen Yanqi, chronique décalée et absurde du quotidien, est le Grand Prix du FIFF 2024.
Présentée en première mondiale, la dystopie familiale péruvienne Cuadrilátero de Daniel Rodríguez Risco reçoit le Prix spécial du Jury et celui du Jury des jeunes COMUNDO.
Le Jury de la critique remet son Critic’s Choice Award à Inshallah a Boy d’Amjad Al Rasheed (Jordanie), tandis que le Jury œcuménique prime le film colombien La Suprema de Felipe Holguín Caro. Enfin, le très convoité Prix du public revient au film du Bhoutan The Monk and the Gun de Pawo Choyning Dorji. Du côté des courts métrages, c’est le documentaire iranien Mrs. Iran’s Husband de Marjan Khosravi qui décroche deux prix.
«Nous avons trouvé dans Day Tripper une formidable chronique sur la Chine d’aujourd’hui. Un pays qui brille par sa modernité mais paralysé sous l’emprise de son passé. Doté d’une ironie et d’un cynisme délicieux, ce premier long métrage du jeune réalisateur Chen Yanqi nous semble être la signature d’un futur grand auteur du cinéma». Tels ont été les mots du Jury international: Longs métrages du FIFF, composé de Iryna Bardakova (Ukraine), Flavien «Mambo» Demarigny (France), Dieter Kosslick (Allemagne) et Carlos Leal (Suisse, Espagne).
La fiction péruvienne Cuadrilátero de Daniel Rodríguez Risco remporte en présence d’une grande partie de l’équipe du film le Prix spécial du Jury international, et celui du Jury des jeunes COMUNDO. Ce film est «une magnifique satire sociale, philosophique et politique», selon le Jury international. Thierry Jobin, directeur artistique du FIFF, ajoute: «Ce film nous a été envoyé modestement par son réalisateur et a été présenté en première mondiale à Fribourg. Nous ne pouvons que lui souhaiter une carrière florissante, à l’image de la success-story du film malais Abang Adik présenté lui aussi en première mondiale l’année dernière au FIFF et également lauréat de deux prix, puis sélectionné dans une trentaine de festivals internationaux, ce qui a attiré l’attention de Netflix qui l’a acheté.»
Parmi les films de la Compétition internationale: Longs métrages, le cœur du public a balancé en faveur d’un film du Bhoutan. Le Prix du public revient donc à The Monk and the Gun de Pawo Choyning Dorji. Candidat du Bhoutan aux Oscars 2024, cette comédie relate l’innocence d’un peuple bouleversé par une transition politique alors que le pays s’apprête à devenir une démocratie. Ce film bénéficiera d’une sortie mi-avril dans les cinémas suisses grâce à son distributeur trigon-film. Inshallah a Boy d’Amjad Al Rasheed, Prix du Jury de la critique, retrouvera également le chemin des salles obscures début mai en Suisse romande, et début juin en Suisse alémanique.
Du côté des courts métrages, le documentaire iranien Mrs. Iran’s Husband de Marjan Khosravi reçoit le Prix du meilleur court métrage international ainsi que le Prix du Réseau Cinéma CH. Ce film donne, avec beaucoup de respect, une voix aux deux épouses d’un berger iranien envisageant de se marier une troisième fois. Une mention spéciale est également remise au court métrage documentaire pakistanais In Zainab’s Heaven d’Ali Mehdi, présenté en première européenne. Le Jury international: Courts métrages était composé de Teona Strugar Mitevska (Macédoine du Nord), Lauriane Gilliéron (Suisse) et Elie Grappe (France, Suisse).
Du côté du bilan, l’équipe de direction du Festival a le sourire. «Le FIFF s’est ouvert sur une promesse de réunion, et tout a contribué à réaliser cette ambition», se réjouit Thierry Jobin, directeur artistique du FIFF. «Réunir le public dans les rues de la ville, dans les restaurants partenaires, dans les lieux de fête, les lieux d’exposition… et bien sûr dans les salles de cinéma, c’est permettre de retrouver le bonheur d’être ensemble». Un enthousiasme collectif que le directeur artistique souligne avoir ressenti tout particulièrement cette année au sein de l’équipe du Festival «où tout le monde a joué la même symphonie teintée de hip-hop, ce qui forcément a dû se ressentir du côté du public. Celui-ci a en effet répondu en nombre à notre invitation à se rencontrer autour du cinéma durant ces dix jours». De plus, le FIFF a aussi été l’occasion, comme chaque année, de provoquer des liens nouveaux entre des cinéastes de pays et cultures différents. À Fribourg, ces rencontres donnent souvent lieu à des synergies et à de nouvelles collaborations internationales.
Le Festival est d’ores et déjà en mesure d’annoncer que sa fréquentation en salle établit un nouveau record. «L’énorme succès des projections, dont plusieurs affichaient complet chaque jour, fait que cette 38e édition du FIFF va assurément dépasser les 48'000 entrées en salles, contre 46'000 l’an dernier», conclut Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF. Et cela sans compter toutes les entrées parallèles – notamment à l’exposition The Graffiti Gallery, qui reste ouverte jusqu’à fin mars. «Ce FIFF 2024 promettait un set d’anthologie avec 100 films au programme et de nombreux événements. Nous constatons que le public a effectivement vibré au rythme de cette édition construite autour de la thématique du hip-hop».
Et pour le public qui souhaite poursuivre l’aventure du FIFF, rendez-vous dès lundi en ligne sur Festival Scope avec une sélection de films de l’édition 2024, en libre accès durant trois semaines. L’exploration de la thématique hip-hop se poursuit également sur la plateforme Play Suisse avec treize films ayant marqué l’histoire du cinéma suisse. La 39e édition du Festival International du Film de Fribourg se tiendra du 21 au 30 mars 2025.
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