Note: 3,5/5
Close to You ne doit pas être réduit à la seule question de la transidentité de son personnage principal. Ce thème n'est en réalité qu'un point de départ, une toile de fond sur laquelle se tisse une réflexion bien plus vaste sur des sujets universels tels que l'amour, l'identité, les relations familiales…
Le film explore avec subtilité la complexité des liens humains, l'importance de se reconnecter à soi-même et de trouver la paix avec son identité véritable, tout en aspirant à être aimé pour ce que l'on est réellement. Au cœur de cette histoire, il s'agit avant tout de renouer avec ses proches et de réconcilier des parties de soi souvent éclipsées par le regard des autres.
Sam n'a pas vu sa famille depuis sa transition, survenue quatre ans auparavant. Il aborde ces retrouvailles avec appréhension, redoutant les non-dits qui pourraient resurgir. Pourtant, à l'occasion de l'anniversaire de son père, il prend la décision courageuse de revenir chez lui et affronter son passé et sa famille.
Dominic Savage mise sur de longues prises, où la caméra capture de près les émotions, les tensions et les vulnérabilités des acteurs, cela sans éclairage artificiel. Cette approche brute et immersive place le spectateur au plus près des personnages, presque en huis clos émotionnel, où chaque détail des visages devient essentiel pour ressentir les tumultes intérieurs des protagonistes.
Si Elliot Page apporte à son personnage une authenticité et une sincérité indéniables, Hillary Baack, par une performance d'une intensité saisissante, habite pleinement son rôle. Ses expressions, ses silences et ses regards sont autant de moments chargés de sens, laissant une empreinte durable bien au-delà des mots.
Ce qui constitue une force dans Close to You devient parfois une faiblesse. Fidèle à son approche, Dominic Savage a opté pour l’improvisation, laissant ses acteurs évoluer à partir d’un scénario détaillé mais sans dialogues écrits. Si cette méthode permet à chaque scène de naître de manière organique, elle devient également un frein. Certaines séquences peinent à atteindre la profondeur émotionnelle attendue, rendant le film moins percutant qu'il ne pourrait l'être.
Malheureusement, le film s'enlise par moment dans une narration répétitive, créant une atmosphère paradoxalement déprimante, sans parvenir à faire ressortir pleinement les aspects plus lumineux et nuancés de l'histoire.
Voir les critiques de Sandrine Bodin
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