On vous rassure, ni le rélisateur, ni l'acteur principal n'iront derrière les barreaux. Quoi que... Continuant dans sa programmation, l’association clap.ch proposera au sein de son programme social et culturel fondé par JeanMarc Detrey (CMCR) Culture en Milieu Carcéral Romandie, le film Bisons de Pierre Monnard auréolé de trois Prix du Cinéma Suisse en mars dernier à Zürich.
Ayant fondé cette section sociale et culturelle de l’association clap.ch, Jean-Marc Detrey a lancé en 2023 un programme de projections/rencontres en milieu carcéral.
Après Objectif Sauvage de Martin Ureta, Josuha Preiswerk et Cedrik Strahm en 2023, A Forgotten Man de Laurent Nègre en mars, ce sont Pierre Monnard (réalisateur) et Maxime Valvini (acteur principal) qui vont se soumettre à l’exercice de la rencontre avec les personnes détenues de la Prison de la Croisée à Orbe le 31 mai avec la projection du film Bisons.
Comment se prépare et se déroule une séance en milieu carcéral?
Pour commencer, Jean-Marc Detrey fait office de programmateur en recherchant et
découvrant des films principalement suisses. Etant actif dans le milieu cinématographique helvétique, Jean-Marc Detrey écume les festivals et remises de prix à la découverte d’un film pouvant être présenté en prison. Il propose le programme aux réalisateurs et ensuite le propose à l’établissement pénitentiaire.
Une fois que le ou la cinéaste donne son aval pour sa présence, l’association crée un dossier de présentation et, éventuellement un dossier pédagogique sur papier, qu’elle remet à l’établissement pénitentiaire intéressé.
Ce dossier est remis aux personnes détenues intéressés par la séance et une sélection (maximum une trentaine de personnes) est faite en raison de la nature de la Prison de la Croisée et de ses résidents (préventive).
Le jour J, Jean-Marc Detrey et ,éventuellement une autre personne bénévole de l’association, viennent présenter le film qui est projeté sur grand écran.
En fin de projection, le réalisateur et dans le cas présent, l’acteur principal du film, sont invités à venir discuter et répondre aux questions des personnes détenues et engager un échange avec elles.
La matinée se termine par une visite de l’établissement et un repas avec les invités et
les représentants de l’établissement pénitentiaire.
Pourquoi une telle idée?
Jean-Marc Detrey estime que la culture doit être accessible à toutes et tous, y compris dans le milieu carcéral. Le projet a pour objectif d’introduire des actions socio-éducatives et
culturelles au sein des établissements pénitentiaires romands.
Le déploiement d’actions culturelles dans les établissements pénitentiaires, participe à la remobilisation, à la transformation de soi ainsi qu’à la reconstruction d’une identité pour les personnes placées en détention.
Créant une passerelle entre les personnes détenues et la société, nous souhaitons inciter cette dernière à porter un regard nouveau sur les personnes incarcérées. L’ambition qui nous anime est ainsi de faciliter la réinsertion par le biais de la culture.
Une action que le CMCR voudrait développer dans toute la Romandie
Pour l’instant, les séances se font au coup par coup en fonction des disponibilités des invités à la Prison de la Croisée à Orbe (Vaud) et de l’emplois du temps des présentateurs bénévoles.
Mais Jean-Marc Detrey imagine totalement la possibilité de s’élargir dans d’autres établissements pénitentiaires en Romandie et de créer un programme annuel si les soutiens financiers le permettent.
Entièrement bénévole, le programme nécessite une contribution financière de base de la
part de l’établissement visité pour chaque séances (les droits de projection, la SUISA et
divers éventuels défraiements des invités).
L’association fait des demandes de soutiens auprès du canton, et d’institutions privées et
organise des actions comme, par-exemple, les Bons Culture Migros afin de compenser les frais liés à chaque séance.
Pour l’instant le CMCR tourne à perte ou entre juste dans ses frais hors rémunération des
intervenants. Mais le but de Jean-Marc Detrey est de faire appel aux institutions publiques et leur prouver la bonne initiative du projet afin qu’elles participent à rendre financièrement viable cette action.
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