Jours 11 et 12: dernières visions cannoises de 2024 pour notre chroniqueur.
Une fois n’est pas coutume, je groupe ensemble les visions des deux derniers jours du Festival de Cannes, en raison du fait que mes obligations liées au jury FIPRESCI ont diminué le nombre de films vus, entre délibération finale et remise des prix (sur laquelle je reviendrai dans un papier à part). Voici, donc, les visions du 24 et 25 mai.
Courts métrages en compétition (Cinéma de demain)
Toujours passionnant de découvrir les nouveaux talents avec cette sélection de courts, en l’occurrence onze titres de différentes nationalités. Mon gros coup de cœur a été le même que celui du Jury officiel: The Man Who Could Not Remain Silent, production bulgaro-croate tirée de l’histoire vraie du seul homme qui s’opposa à la persécution des musulmans de la part d’un groupe paramilitaire en Bosnie. Aussi notables, les deux films d’animation français Volcelest, sur la survie dans le monde animal en hiver, et Les Belles Cicatrices, sur les conséquences d’une rupture amoureuse.
Norah (Un Certain Regard)
Dernière séance de ce Certain Regard qui a pris beaucoup de mon temps. Une vision qui n’a pas fait basculer mes préférences, ni celles de mes collègues du Jury (nous avons primé L’histoire de Souleymane), mais ce premier long métrage issu d’Arabie Saoudite (pays qui figure pour la première fois en Sélection officielle) n’est pas sans promesse. Certes, on ose imaginer qu’il n’aurait peut-être pas été retenu si ça n’avait pas été un titre remarqué il y a quelques mois dans le cadre du Red Sea Film Festival, avec lequel Cannes entretient une relation amicale.
Spectateurs! (Séance spéciale)
Arnaud Desplechin et Paul Dédalus, son alter ego joué par Mathieu Amalric, sont de retour. Pour une réflexion sur le cinéma et sa relation avec la personne qui regarde, avec l’auto-fiction librement mélangée avec le documentaire (le cinéaste apparaît à l’écran pour certaines discussions), avec une certaine influence de Mark Cousins pour une partie des associations d’idées et d’images. Intéressant, mais difficile de s’accrocher si on ne connaît pas déjà le cinéma de Desplechin.
The Seed of the Sacred Fig (Compétition)
Mohammad Rasoulof devait faire partie du jury du Certain Regard l’an dernier, mais ne pouvait pas quitter l’Iran. Là, il s’est enfui pour pouvoir présenter sur place son dixième long métrage, un portrait fort et vibrant du conflit entre tradition et progrès dans le pays natal du cinéaste. Prix FIPRESCI pour la Compétition, il aurait amplement mérité la Palme aussi, mais a dû se contenter d’un Prix Spécial.
Angelo dans la forêt mystérieuse (Séance spéciale)
Vincent Paronnaud, co-réalisateur de Persepolis, est de retour, aux côtés d’Alexis Ducord, co-réalisateur de Zombillennium. Ils signent ensemble cette aventure fantastique qui n’est pas très originale sur le plan de l’écriture, mais éblouissante au niveau esthétique pour son mélange de différents styles d’animation, chacun d’entre eux employé pour un des récits à l’intérieur du récit.
Limonov – The Ballad (Compétition)
Séance de rattrapage pour le nouveau film de Kirill Serebrennikov. Je ne suis généralement pas bon client de son cinéma (sur quatre longs métrages précédents vus, j’en ai aimé un), et cette co-production franco-italienne tournée en anglais ne fait pas grand-chose pour changer la donne, mais Ben Whishaw est plutôt bien dans le rôle principal, et la petite apparition d’Emmanuel Carrère, auteur du livre qui a inspiré le film, est sublime. Et voilà, c’était la fin de ce 77e Cannes, mon septième comme chroniqueur de Clap.
Jour 10: quels films ont accompagné la dixième journée du festival de notre chroniqueur?
Ça y est, les jurys (dont celui auquel je participe) se préparent pour rendre leurs verdicts. En attendant, un autre groupe de films, ceux vus le 23 mai.
Le Comte de Monte Cristo (Hors Compétition)
Si vous avez aimé le double film des trois mousquetaires l’an dernier, vous allez vraisemblablement passer un bon moment avec cette nouvelle adaptation de l’autre grand roman de Dumas, venant de la même équipe. Un film unique, cette fois, de 178 minutes, et même si ça se voit que le duo De la Patellière & Delaporte n’a pas l’habitude de projets de cette taille, on ne s’ennuie jamais avec cette nouvelle version, plutôt grandiose en termes de spectacle, de l’histoire d’Edmond Dantès, parfaitement joué par Pierre Niney.
Niki (Un Certain Regard)
Après Laetitia Dosch et Ariane Labed, c’est Céline Sallette qui débute derrière la caméra après une bonne carrière comme actrice. Et le plus choquant, dans cette biographie très (trop) classique de Niki de Saint-Phalle (Charlotte Le Bon), vu le parcours de Sallette, c’est que les prestations devant la caméra sont l’élément le moins convaincant.
L’Amour ouf (Compétition)
Une comédie romantique et musicale très violente, d’après l’affiche officielle. C’est bien le cas, et même si les presque trois heures de durée ne sont pas entièrement justifiées, Gilles Lellouche gère de façon divertissante le mélange de genres, avec des bons choix musicaux et un excellent groupe de comédiens, dont Adèle Exarchopoulos et François Civil en amoureux séparés par le destin.
All We Imagine As Light (Compétition)
Il faut le dire, je n’ai pas été aussi emballé par ce film qui a séduit d’emblée plusieurs collègues. Mais le talent de la cinéaste Payal Kapadia est évident, et après une première partie un peu incertaine ça s’approche d’un certain lyrisme visuel très touchant. Dernière séquence époustouflante, impossible de quitter la salle pendant le générique de fin.
Jour 9: notre chroniqueur a assisté à une séance de gala, entre autres.
C’est le rêve des festivaliers, de pouvoir assister à une des projections de gala dans le Grand Théâtre Lumière et de monter les marches. Pour moi, ça a été le cas hier soir, comme le jury FIPRESCI, dont je fais partie, était invité à un des films de la Compétition. Tout ça, et plus encore, parmi les films vus le 22 mai.
Le Fil (Séances spéciales)
Le Daniel Auteuil réalisateur s’éloigne enfin de l’œuvre de Marcel Pagnol pour signer quelque chose de plus contemporain, le récit d’un avocat (Auteuil) qui doit défendre un homme (Grégory Gadebois) accusé du meurtre de sa femme, et est persuadé de l’innocence de son client. Rien de particulièrement ambitieux sur le plan formel, et au moins un choix scénaristique sent le coup de théâtre gratuit, mais globalement c’est assez divertissant.
Viet and Nam (Un Certain Regard)L’amour clandestin est au centre de ce film vietnamien qui évoque aussi l’histoire du pays de manière plus ou moins explicite tout au long de ses deux heures de durée. Parfois un peu trop dense en termes de symboles et références culturelles, mais le couple central reste très touchant du début à la fin.
Flow (Un Certain Regard)
Seul film d’animation sélectionné au Certain Regard, le deuxième long métrage du cinéaste letton Gints Zilbalodis est un très bel exemple de narration visuelle pure, une aventure sans dialogues qui adapte aux temps modernes l’histoire de l’Arche de Noé pour parler de collaboration. Un sujet très personnel, a dit le réalisateur en introduisant la séance, puisque lui aussi a dû apprendre à travailler en équipe après avoir été seul sur son film précédent.
Maria (Cannes Première)
Il n’y a aucun doute sur le fait que Le dernier tango à Paris fut une expérience très peu agréable pour Maria Schneider, dont la carrière fut aussi marquée négativement parce que presque tous les cinéastes s’attendaient à ce qu’elle joue nue sans objection. Mais ce film de Jessica Palud, qui revient là-dessus, ne rend pas beaucoup service à la comédienne défunte non plus: insipide et souvent caricatural, ce qui étonne vu le contexte émotionnellement chargé de la période racontée.
Motel Destino (Compétition)
La séance de gala dont je parlais avant, pour le nouveau long métrage du cinéaste brésilien Karim Aïnouz. L’an dernier, il concourait pour la Palme avec le décevant Firebrand, sur la dernière épouse de Henri VIII. Là, il est de retour chez lui, avec un récit de genre (gangster) plein de soleil et de sexe. Pas très équilibré (Aïnouz peine toujours un peu avec la construction et le rythme de ses films), mais quand ça marche, l’énergie est imbattable. Et pour une séance de 22h30, on ne pouvait pas demander plus.
Jour 8: le Festival continue avec les nouvelles œuvres d’auteurs importants. Il ne reste que quelques jours avant la fin du 77e Festival de Cannes, mais il reste aussi plein de films à découvrir. Voici la cuvée du 21 mai vue par notre chroniqueur Max Borg.
Ghost Cat Hanzu (Quinzaine des Cinéastes)
Alors que la Sélection Officielle rendait hommage au Studio Ghibli, la Quinzaine a programmé un nouveau film d’animation japonais (qui sera également en compétition à Annecy en juin). Une aventure dans un monde fantastique où différents niveaux d’existence se croisent, de manière élémentaire mais passablement drôle.
The Village Next to Paradise (Un Certain Regard)
Premier film somalien sélectionné à Cannes, ce premier long métrage réalisé par Mo Harawe est le portrait vibrant et passionnant de la vie dans ce petit village dont le nom ne correspond pas forcément à ce que vivent quotidiennement les habitants. Une jolie petite découverte qui confirme l’énergie du jeune cinéma africain.
September Says (Un Certain Regard)
Actrice assez connue dans le monde du cinéma d’art et d’essai, ainsi que l’épouse de Yorgos Lanthimos, Ariane Labed débute derrière la caméra avec une comédie noire sur la relation, disons, spéciale entre deux sœurs. Très bien maîtrisé, le film est néanmoins assez irritant lorsqu’il cherche la provocation à tout prix.
Le Royaume (Un Certain Regard)
Premier long métrage de Julien Colonna, ça se passe en Corse au sein d’une famille criminelle, dont les exploits sont racontés par le biais de la relation entre le boss et sa fille adolescente qui rêve d’une vie normale. Relecture palpitante du récit initiatique dans le contexte des vacances d’été. La jeune comédienne Ghjuvanna Benedetti est déjà sur la liste des nouveaux talents à ne pas perdre de vue.
Anora (Compétition)
Sean Baker et le travail lié au sexe, c’est un binôme heureux au cinéma. En l’occurrence, ça parle d’une strip-teaseuse qui tombe sous le charme d’un jeune client, mais la famille de son nouveau chéri n’est pas tellement d’accord. Ça commence d’une manière avant de devenir autre chose, avec des références aux mondes de gangster imaginés par Scorsese et Tarantino. Et après Los Angeles et le Texas, Baker et son regard tragicomique débarquent à New York de façon spectaculaire. Mikey Madison (Scream 5, Once Upon a Time in Hollywood) est magnifique.
Parthenope (Compétition)
Après la parenthèse vénitienne imposée par sa collaboration avec Netflix, Paolo Sorrentino est de retour sur la Croisette avec une nouvelle histoire napolitaine et raconte sa ville à travers le récit de la femme dont le nom donne au film son titre. Esthétiquement soigné, bien joué, mais un peu froid après la sincérité émotionnelle du film précédent, qui était plus personnel.
Jour 7: de Kevin Costner à Donald Trump, c’était la journée des personnages plus ou moins iconiques.
Horizon: An American Saga – Chapter 1 (Hors Compétition)
Comme l’a fait Coppola pour Megalopolis, Kevin Costner a investi son propre argent dans ce projet monumental, un western qui est censé avoir quatre volets (le deuxième, déjà terminé, sortira en août). L’amour sincère pour le genre dans toutes ses formes, et pour le dispositif cinématographique, est évident tout au long des trois heures de ce premier épisode, mais il est aussi clair qu’il s’agit d’un long préambule.
Santosh (Un Certain Regard)
Après The Shameless, le Certain Regard voyage de nouveau en Inde, mais cette fois ce sont des gens du coin qui ont réalisé ce drame sur une femme qui, selon la loi locale, hérite du métier de son défunt mari, policier. Un portrait intelligent et nuancé de la société indienne d’aujourd’hui.
The Apprentice (Compétition)
Un film sur Donald Trump, qui sort l’année où il essaie pour la troisième fois consécutive de gagner la Maison Blanche? Oui, mais, comme dans la vraie vie, l’homme d’affaires (bien incarné par Sebastian Stan) est le personnage le moins intéressant. Ce drame réalisé par Ali Abbasi est dominé par un intense Jeremy Strong dans le rôle de l’avocat Roy Cohn, le mentor de Trump (oui, décidément il aime jouer les Roy, ce mec). Le film a d’ailleurs visiblement été bouclé à l’arrache pour être prêt pour Cannes, notamment en ce qui concerne le mixage du son.
The Shrouds (Compétition)
David Cronenberg a perdu son épouse en 2017, et le deuil est à l’origine de ce qui est probablement le film le plus personnel du Canadien, avec Vincent Cassel qui incarne son alter ego (la ressemblance physique est frappante), un scientifique qui a inventé un dispositif permettant aux gens d’observer à distance la décomposition physique des personnes qui nous ont quitté. Rationnel et passionnel en même temps, un récit troublant et fascinant sur ce qui se passe après la mort.
Veteran 2 (Séance de minuit)
Comme c’est souvent le cas chez les productions asiatiques de genre, on a droit à des suites (en l’occurrence d’un film sorti il y a dix ans) qui se laissent regarder sans exiger la connaissance du volet précédent. C’est le cas de ce thriller coréen sur deux flics qui poursuivent un justicier, une dernière séance de minuit tout à fait jouissive, avec le public qui était ravi d’assister à deux heures, très bien fichues, de baston.
Jour 6: de la Norvège au Japon, notre chroniqueur a bien voyagé avec les films.
Armand (Un Certain Regard)
Halfdan Ullmann Tøndel, petit-fils de Liv Ullmann et Ingmar Bergman, signe son premier long métrage et raconte l’histoire d’une dispute entre enfants qui mène à une crise psychologique lorsque les parents essayent de découvrir la vérité. Renate Reinsve, révélation cannoise de 2021, est encore une fois époustouflante, même quand le cinéaste se laisse emporter un peu trop par l’ambition formelle.
Le Procès du chien (Un Certain Regard)
On a entendu sa voix la veille dans Sauvages, mais le grand moment pour Laetitia Dosch à Cannes, ça a été la présentation de son premier film comme réalisatrice, une comédie juridique tournée à Lausanne où elle joue une avocate qui doit défendre le meilleur ami de l’homme. Ça part un peu dans tous les sens, mais la gestion du rythme comique est correcte, et les acteurs secondaires (dont une brève apparition de Lionel Baier, coproducteur du film) sont très drôles.
My Sunshine (Un Certain Regard)
Un premier film issu du Japon, sous le mentorat de Hirokazu Kore-eda (membre du jury de la Compétition cette année), sur l’enfance et le sport, avec l’histoire d’un garçon qui s’intéresse au baseball avant de tomber sous le charme du patinage artistique. Simple, mais pas banal, et même plutôt touchant vers la fin.
L’Histoire de Souleymane (Un Certain Regard)
Troisième long métrage de Boris Lojkine, qui revient en France mais sans complètement quitter l’Afrique, puisque ça parle d’un immigré qui essaie de se préparer pour l’entretien qui lui permettra peut-être de rester dans l’Hexagone. Nonante-deux minutes de grande tension dramatique et psychologique, avec un portrait inédit de la vie nocturne parisienne.
Quatre nuits d’un rêveur (Cannes Classics)
Une autre petite visite dans le passé, avec un Robert Bresson fraîchement restauré par MK2 et bientôt de nouveau en salle en France grâce à Carlotta Films, peut-être le meilleur label français pour la ressortie du cinéma de patrimoine. Un Bresson atypique mais pas moins puissant, comme l’a aussi reconnu Paul Schrader, intervenu pour le présenter: «A l’époque je n’avais pas trop aimé, ça ne semblait pas du Bresson, car il était en couleur et il y a avait une femme dans un rôle majeur. Evidemment j’avais tort, c’est un chef-d’œuvre.»
The Substance (Compétition)
Coralie Fargeat, qui s’était attaquée au rape and revenge à l’américaine avec son premier long métrage, Revenge justement, revient avec un autre genre d’horreur: une actrice qui n’est plus particulièrement jeune (Demi Moore) décide de participer à une initiative qui lui permettra d’avoir un double qui correspond aux attentes du public. Mais cette nouvelle femme (Margaret Qualley) ne respecte pas forcément les règles… Du body horror très puissant, avec un cynisme et un jusqu’au-boutisme qui dénotent l’origine européenne de la cinéaste, puisque le système américain est normalement allergique à une telle démarche. Quelle claque!
Jour 5: qu’est-ce que notre chroniqueur a vu à Cannes le cinquième jour du festival?
On arrive au premier week-end du festival, et la fatigue commence à s’imposer, c’est physiologique : j’avais prévu de voir Les femmes au balcon, de et avec Noémie Merlant, mais minuit (et demi) était trop tard, et pas possible de le caser les autres jours en raison d’autres obligations. Mais voici ce que j’ai effectivement vu le 18 mai :
Black Dog (Un Certain Regard)
Premier de deux films du Certain Regard qui auront eu droit à un chien sur scène dans la Salle Debussy pour l’introduction. Car le meilleur ami de l’homme l’est aussi pour le protagoniste de ce drame chinois sur la survie et la relation improbable entre cet homme qui avait disparu pendant des années et l’animal qui est censé combattre dans des tournois clandestins. Palm Dog à l’horizon?
Sauvages (Séance spéciale)
Claude Barras est de retour, huit ans après avoir ébloui le public de la Quinzaine avec Ma vie de Courgette. Son deuxième long métrage, une fable écologiste, est moins original et moins puissant sur le plan émotionnel, mais la technique reste sublime, les gags visuels marchent très bien et les personnages sont très sympathiques. Et si un voyage en France voisine vous tente, il sera aussi en compétition à Annecy dans quelques semaines puis à Locarno.
Rosaura a las Diez (Cannes Classics)
Cannes Classics, c’est aussi l’occasion de découvrir des films moins connus de l’histoire du festival. C’est le cas de ce drame-thriller argentin, présenté en compétition en 1958 et toujours aussi vibrant avec son portrait d’une relation homme-femme plutôt spéciale.
Rumours (Hors Compétition)
Guy Maddin et ses collaborateurs Evan et Galen Johnson s’attaquent à la politique globale avec une satire du G7, avec Cate Blanchett en version allemande et Denis Menochet en Président de la France. On s’amuse passablement, mais comme toujours chez Maddin, qui est un excellent auteur de courts métrages, ça tient pas toujours sur la longueur (presque deux heures, en l’occurrence).
Jour 4: Des séances de minuit enrichissent l’agenda cannois de notre chroniqueur dont le programme est toujours plus chargé.
Twilight of the Warriors: Walled In (Séance de minuit)
Rattrapé le lendemain de la première, le film inaugural de la section de minuit pour l’édition 2024 vient de Hong Kong. Il est question d’un conflit entre gangs dans les années 1980, avec pas mal d’action et même des super pouvoirs. Comme il est souvent le cas avec ces productions, on ne suit pas toujours l’intrigue, exposée très rapidement par le biais des dialogues, mais les scènes de baston sont absolument sublimes.
The Shameless (Un Certain Regard)
Co-production suisse, ce film indien, réalisé par un cinéaste bulgare Konstantin Bojanov, est un véritable mélange d’éléments derrière la caméra. A l’écran, c’est le récit prévisible et visuellement plat de l’amour malheureux (et saphique) entre une prostituée et une jeune fille encore innocente sur le plan sexuel. Première vraie déception du Certain Regard 2024. Ça arrive.
Vingt Dieux (Un Certain Regard)
En revanche, le premier film de Mélanie Courvoisier est un récit initiatique jouissif, mené par des jeunes non-professionnels, des agriculteurs du Jura français qui jouent des rôles proches de la vraie vie pour raconter l’expérience d’un garçon qui doit s’occuper de sa petite sœur lorsque leur père meurt. Ça sent la réalité, la vie, et le fromage, bien sûr!
Scénarios et Exposé du film annonce du film « Scénario» (Cannes Classics)
L’an dernier, on avait eu droit à ce qui était annoncé comme l’adieu cinématographique, posthume, de Jean-Luc Godard. Là, c’est vraiment la fin, avec deux courts métrages introduits par son producteur Fabrice Aragno. Le premier (18 minutes), tourné la veille de son départ, réunit certaines idées que le cinéaste aurait aimé approfondir dans un projet plus ample, qui est expliqué dans le deuxième film (36 minutes), tourné en octobre 2021. Un dernier, fascinant petit voyage aux côtés d’un des grands artistes et intellectuels de notre époque.
Gilda (Cannes Classics)
Pouvait-on ne pas profiter de l’occasion pour revoir sur grand écran, et en copie restaurée, un des joyaux du cinéma classique américain, titre incontournable de Columbia Pictures qui fête son centenaire? Toujours aussi divertissant, magnifiquement joué et cadré de manière parfaite. L’entrée de Rita Hayworth reste un bijou.
The Surfer (Séance de minuit)
Techniquement un film du 18, mais marqué comme étant du 17 dans le calendrier des projections. Bref, un petit exercice de genre qui se passe en Australie, où un Américain qui a grandi dans la région revient et découvre que la zone est dominée par des surfeurs assez agaçants. Comme dans son film précédent, le cinéaste irlandais Lorcan Finnegan (Vivarium, présenté à la Semaine de la Critique en 2019) n’arrive pas toujours à gérer les promesses de la prémisse, mais il peut s’appuyer sur une prestation impeccable de Nicolas Cage. Et à minuit, il est difficile de demander plus que ça.
Jour 3: de George Miller à Francis Ford Coppola, une journée bien intense à Cannes pour notre chroniqueur avec des séances qui s’enchaînent à un rythme infernal.
Furiosa: Une saga Mad Max (Hors Compétition)
D’où vient Furiosa, le personnage-révélation incarné par Charlize Theron dans Mad Max: Fury Road il y a neuf ans? La réponse dans cette préquelle tout aussi explosive et spectaculaire, avec Anya Taylor-Joy dans le rôle principal et Chris Hemsworth, hilarant, en méchant (Max, lui, fait juste une petite apparition de dos, joué par la doublure de Tom Hardy). George Miller a presque 80 ans, mais ça ne se voit pas pour ce qui est de l’élément purement attractif. On en veut encore, s’il vous plait!
The Damned (Un Certain Regard) Un habitué de Cannes avec ses documentaires, Roberto Minervini, cinéaste italien qui vit et travaille aux USA, est de retour sur la Croisette avec son premier long métrage de fiction. L’approche reste pourtant la même, avec la narration qui est secondaire par rapport à l’observation des personnages, à savoir des soldats nordistes en mission pendant la guerre de Sécession. Après une première demi-heure un peu fatigante, ça accumule du pouvoir.
On Becoming a Guinea Fowl (Un Certain Regard)
On avait bien aimé, en 2017, I Am Not a Witch (Quinzaine, et ensuite au NIFFF), le premier long métrage de Rungano Nyoni, cinéaste britannique originaire de Zambie. On reste dans des territoires similaires, avec une histoire de femmes racontée par le biais du réalisme magique. Moins immédiat que le film précédent, mais tout aussi puissant lorsque l’enjeu se fait clair.
Megalopolis (Compétition)
Il en rêvait depuis 1977, Francis Ford Coppola. Il a enfin pu le tourner, en y mettant son propre argent. Et si l’ambition est louable, le résultat est plutôt confus avec cette satire qui s’attaque au capitalisme américain en le rapprochant allégoriquement à l’époque romaine (les deux personnages principaux s’appellent Catilina et Cicero). Comme le Don Quijote de Terry Gilliam il y a six ans, on est contents que le cinéaste ait atteint son but, même si le film en soi n’est pas toujours enthousiasmant.
Elizabeth Taylor: The Lost Tapes (Cannes Classics)
Produit par HBO, le nouveau documentaire de Nanette Burstein (dont un précédent film en Sélection Officielle inspira en partie la création de Cannes Classics en 2004) raconte la vie d’Elizabeth Taylor à travers la voix de la comédienne elle-même, venant des enregistrements d’une interview inédite des années 1960, ainsi que des extraits d’archives avec les propos d’autres personnes (notamment son meilleur ami, l’acteur Roddy McDowall). Un portrait fascinant d’une grande femme hollywoodienne.
Jour 2: Notre chroniqueur cannois parle des visions du deuxième jour.
Après une deuxième petite visite au Cinéum pour la VR, comme la veille, le lendemain de l’ouverture du Festival a été consacré entièrement à la vision de films, nouveaux mais aussi anciens quelquefois. Les voici.
Les Fantômes (Semaine de la Critique, ouverture): mes obligations professionnelles (sur lesquelles je reviendrai dans un papier à part) me forcent cette année à ignorer quasi totalement la Semaine de la Critique et la Quinzaine des Cinéastes, mais j’ai réussi à voir le long métrage d’ouverture de la première de ces deux sections parallèles. Première réalisation du cinéaste français Jonathan Millet, le film s’inspire d’une histoire vraie pour relire les codes du film d’espionnage. Brutal et passionnant du début à la fin, lorsqu’on suit l’expérience de Hamid, membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe, qui en l’occurrence est à la recherche de son propre ancien bourreau.
Les Années déclic (Cannes Classics): rarement vu, le film de Raymond Depardon a droit à une nouvelle vie lorsqu’il fête son quarantième anniversaire. Fascinant exercice autobiographique, où le cinéaste, qui a débuté comme photographe, revient sur son parcours professionnel et s’en sert comme excuse pour parler de toute sa vie. Rarement il y aura eu autant de mouvement dans des images presque toujours fixes.
Moi aussi (événement spécial): après s’être exprimée sur son expérience avec les harcèlements sexuels, la comédienne Judith Godrèche a été contactée par des milliers de personnes qui ont partagé leurs propres histoires. Certaines d’entre elles sont évoquées dans ce court métrage qui sera aussi distribué en salle en France et diffusé à la télévision. Un cri de colère contre une situation encore loin d’être dans le passé.
When the Light Breaks (Un Certain Regard, ouverture): le cinéaste islandais Rúnar Rúnarsson aborde le sujet du deuil avec le récit d’un groupe de jeunes bouleversé par la mort de l’un des leurs, victime d’un accident de voiture dans un tunnel en feu. Sublimement joué, le film est surtout une carte de visite pour les jeunes talents islandais, magnétiques même quand le scénario frôle la banalité.
The Girl with the Needle (Compétition): en 2020, le cinéaste suédois Magnus Von Horn était en Sélection Officielle (la fameuse liste de films qui auraient été retenus si le festival avait eu lieu comme d’habitude) avec son premier long métrage Sweat. Là, il a finalement droit à la séance de gala avec ce drame danois inspiré de faits réels, sur les expériences d’une jeune femme dont la vie est bouleversée quand elle tombe enceinte mais le père n'est pas son mari. Un noir et blanc glacial représente parfaitement les nuances de gris de ce récit passionnant et choquant, avec la vedette danoise Trine Dyrholm qui est magnifique dans le rôle de celle qui propose d’aider la jeune protagoniste, mais d’une façon un peu spéciale…
Jour 1: Notre rédacteur Max a passé une journée très française lors de l’ouverture de Cannes.
Une fois n’est pas coutume, le premier jour du Festival de Cannes a démarré déjà à 9h, pour les personnes qui s’intéressaient à nouvelle Compétition Immersive, la section qui propose des œuvres de réalité virtuelle dans l’immeuble du Cinéum, le multiplex conçu en 2021 pour les séances de rattrapage de la Sélection Officielle. Je m’y suis rendu aussi, comme je dois couvrir la VR pour un autre média, et ce que j’ai vu est tout à fait fascinant, même s’il est logique de se demander à quel point ça va attirer les gens puisque le Cinéum est passablement loin des lieux principaux du Festival, surtout si on est venu à Cannes pour les films et le Marché.
Niveau projections, la formule est la même depuis trois ans: coup d’envoi à 14h-14h30 dans la Salle Debussy, avec un documentaire sur le cinéma ou un film de patrimoine qui vient d’être restauré, donc un avant-goût de la section Cannes Classics, qui fête d’ailleurs ses vingt ans cette année. Et quel coup d’envoi: le Napoléon d’Abel Gance. Ou, plutôt, Napoléon vu par Abel Gance, titre pas anodin parce que c’est la première fois depuis 1927 que le film pourra être montré dans la version que le réalisateur avait en tête.
Comme l’ont expliqué Costa-Gavras et Frédéric Bonnaud, respectivement le président et le directeur de la Cinémathèque suisse, le travail n’a pas été facile, la reconstitution des sept heures du montage de Gance ayant requis des années de travail et de recherches dans des archives partout dans le monde. Le public cannois a vu la première partie du film (3h47), tandis que la deuxième sera dévoilée à Paris début juillet. Mais c’est déjà assez spectaculaire d’avoir pu voir cette première moitié d’une œuvre monumentale, objet de différentes restaurations (notamment celle de Kevin Brownlow, mentionné par Costa-Gavras), et enfin visible telle qu’elle était à l’origine. Magnifique.
Après, c’était la France d’aujourd’hui dans le film d’ouverture à proprement parler, Le Deuxième acte de Quentin Dupieux, déjà disponible dans les salles romandes. Comme les derniers Dupieux, ça part un peu dans tous les sens et la fin est plutôt faible, mais l’exercice d’autodérision (ça parle d’un tournage chaotique) est quand même très sympathique, surtout lorsque Vincent Lindon, acteur d’une grande humanité, incarne un comédien égocentrique qui n'en a plus rien à battre de la France dès qu’il apprend qu’il pourrait jouer dans un film de Paul Thomas Anderson, même s’il ne maîtrise pas l’anglais… Très marrant, comme l’était aussi la cérémonie d’ouverture. En fait, on se pose la question: et si Camille Cottin devenait la marraine permanente de ces soirées cannoises?
Clap est de nouveau à Cannes, dont la 77ᵉ édition se déroule du 14 au 25 mai.
Encore une fois, nous voici à Cannes, le Festival international, le rendez-vous incontournable pour les cinéphiles et les professionnels. Evènement ambitieux et de plus en plus boulimique (l’ajout de la section Cannes Premiere en 2021 a eu comme conséquence la diminution des créneaux pour le Certain Regard notamment, ainsi que des horaires très tardifs pour certaines séances presse de la compétition), qui se veut orienté vers le futur mais garde toujours intactes ses traditions.
On le voit bien au niveau de la programmation, qui d’un côté ouvre le festival à une compétition d’œuvres immersives (mais pas dans le Palais, car il n’y a plus de place; les installations se situent au Cinéum, à La Bocca, une trentaine de minutes en bus depuis le centre-ville) et de l’autre confirme la présence de cinéastes dont les noms ne surprennent guère: Jacques Audiard, Michel Hazanavicius, David Cronenberg, Francis Ford Coppola, Yorgos Lanthimos, Sean Baker, Andrea Arnold… Une liste potentiellement passionnante, mais aussi très prévisible.
Prévisible aussi, le statut de l’animation dans le cadre du Festival: lorsqu’ils ont annoncé la Palme d’Or d’honneur pour le Studio Ghibli (qui n’a jamais figuré en Sélection Officielle sauf pour la co-production avec l’Europe La Tortue rouge), plusieurs internautes ont souligné la relation un peu bizarre que la kermesse entretient avec le mode narratif animé, dont la présence se limite habituellement à des grosses productions américaines ou françaises (y comprises les co-productions). C’est le cas en 2024, avec l’Hexagone qui figure au générique de tous les films d’animation en Sélection Officielle, dont deux qui seront projetés dans la section Cinéma de la Plage, ce qui veut dire que peu de journalistes les verront (mais bon, pour la presse française il y aura la possibilité de les rattraper quelques semaines plus tard à Annecy).
On remarque aussi – mais il fallait s’y attendre – la présence très modeste de la Suisse, qui est pourtant le pays d’honneur dans le cadre du Marché du Film. Mais les titres sont très intrigants: le retour de Claude Barras avec Sauvages !, huit ans après le début de Ma vie de Courgette à la Quinzaine, et le début derrière la caméra de Laetitia Dosch avec Le Procès du chien, en compétition au Certain Regard. Section qui accueille, d’ailleurs, pas mal de premières réalisations de comédiennes à succès: on y retrouve aussi Ariane Labed (qui est donc en Sélection Officielle la même année de son époux, Yorgos Lanthimos) et Céline Sallette.
Et comme le veut la tradition (depuis que le règlement impose que le film inaugural sorte le même jour en salle chez nos voisins), ce sera une ouverture française, avec la première mondiale du nouveau Quentin Dupieux, Le Deuxième Acte. Précédée d’un petit événement de Cannes Classics, à savoir la première partie du Napoléon d’Abel Gance (3h40) en version restaurée. Bref, vive le cinéma!
Programme de la sélection officielle
Arnold, Audiard, Coppola, Cronenberg, Lánthimos, Schrader et Sorrentino en compétition. Mais aussi, Dupieux en ouverture, huit premiers films à Un certain regard, Miller et Costner hors compétition, Carax et Guiraudie à Cannes Première, et Auteuil, Peck et Simon en Séances spéciales.
Le 77ᵉ Festival de Cannes promet quelques moments mémorables du 14 au 25 mai. Suivez notre rédacteur Max Borg de jour en jours qui fait partie du Jury Fipresci cette année.
FILM D'OUVERTURE
LE DEUXIEME ACTE de Quentin DUPIEUX | Hors Compétition
COMPETITION
THE APPRENTICE de Ali ABBASI
MOTEL DESTINO de Karim AÏNOUZ
BIRD de Andrea ARNOLD
EMILIA PEREZ de Jacques AUDIARD
ANORA de Sean BAKER
MEGALOPOLIS de Francis Ford COPPOLA
THE SHROUDS de David CRONENBERG
THE SUBSTANCE de Coralie FARGEAT
GRAND TOUR de Miguel GOMES
LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES de Michel HAZANAVICIUS
MARCELLO MIO de Christophe HONORÉ
FENG LIU YI DAI de JIA Zhang-Ke (CAUGHT BY THE TIDES)
ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal KAPADIA
KINDS OF KINDNESS de Yórgos LÁNTHIMOS
L’AMOUR OUF de Gilles LELLOUCHE
TREI KILOMETRI PANA LA CAPATUL LUMII de Emanuel PARVU(TROIS KILOMÈTRES JUSQU’À LA FIN DU MONDE)
THE SEED OF THE SACRED FIG de Mohammad RASOULOF
DIAMANT BRUT de Agathe RIEDINGER | 1er film
OH CANADA de Paul SCHRADER
LIMONOV – THE BALLAD de Kirill SEREBRENNIKOV
PARTHENOPE de Paolo SORRENTINO
PIGEN MED NÅLEN de Magnus VON HORN(THE GIRL WITH THE NEEDLE)
UN CERTAIN REGARD
WHEN THE LIGHT BREAKS de Rúnar RÚNARSSON (ouverture)
NORAH de Tawfik ALZAIDI | 1er film
THE SHAMELESS de Konstantin BOJANOV
LE ROYAUME de Julien COLONNA | 1er film
VINGT DIEUX! de Louise COURVOISIER | 1er film
LE PROCES DU CHIEN (WHO LET THE DOG BITE?) de Laetitia DOSCH | 1er film
GOU ZHEN (BLACK DOG) de GUAN Hu
THE VILLAGE NEXT TO PARADISE de Mo HARAWE | 1er film
SEPTEMBER SAYS de Ariane LABED | 1er film
L’HISTOIRE DE SOULEYMANE de Boris LOJKINE
LES DAMNES de Roberto MINERVINI
ON BECOMING A GUINEA FOWL de Rungano NYONI
BOKU NO OHISAMA (MY SUNSHINE) de Hiroshi OKUYAMA
NIKI de Céline SALLETTE | 1er film
SANTOSH de Sandhya SURI
VIET AND NAM de TRUONG Minh Quý
ARMAND de Halfdan ULLMANN TØNDEL | 1er film
FLOW de Gints ZILBALODIS
HORS COMPETITON
SHE’S GOT NO NAME de CHAN Peter Ho-Sun
LE COMTE DE MONTE-CRISTO de Alexandre DE LA PATELLIÈRE et Matthieu DELAPORTE
HORIZON, AN AMERICAN SAGA de Kevin COSTNER
RUMOURS de Evan JOHNSON, Galen JOHNSON et Guy MADDIN
FURIOSA : UNE SAGA MAD MAX de George MILLER
SEANCES DE MINUIT
TWILIGHT OF THE WARRIOR WALLED IN de Soi CHEANG
THE SURFER de Lorcan FINNEGAN
LES FEMMES AU BALCON de Noémie MERLANT
I, THE EXECUTIONER de RYOO Seung Wan
CANNES PREMIERE
EVERYBODY LOVES TOUDA de Nabil AYOUCH
C’EST PAS MOI de Leos CARAX
EN FANFARE de Emmanuel COURCOL
MISERICORDE de Alain GUIRAUDIE
LE ROMAN DE JIM de Arnaud LARRIEU et Jean-Marie LARRIEU
VIVRE, MOURIR, RENAITRE de Gaël MOREL
MARIA de Jessica PALUD
RENDEZ-VOUS AVEC POL POT de Rithy PANH
SEANCES SPECIALES
LE FIL de Daniel AUTEUIL
SPECTATEURS ! de Arnaud DESPLECHIN
NASTY de Tudor GIURGIU, Tudor D. POPESCU et Cristian PASCARIU
AN UNFINISHED FILM de LOU Ye
ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE de Raoul PECK
L’INVASION de Sergei LOZNITSA
APPRENDRE de Claire SIMON
LULA d'Oliver STONE
LA BELLE DE GAZA de Yolande ZAUBERMAN
SELECTION JEUNE PUBLIC
SAUVAGES de Claude Barras
ANGELO, DANS LA FORÊT MYSTÉRIEUSE de Vincent Paronnaud et Alexis Ducord
SILEX AND THE CITY de Jean-Paul Guigue et Jul
SLOCUM ET MOI de Jean-François Laguionie
Le Jury 2024
La Palme d'or d'honneur 2024
Meryl Streep
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