
La Passion d'Augustine La Passion d'Augustine (v.o)

Date de sortie | 21.10.2015 |
Durée | 103 minutes |
Age | 10/12 |
Pays | Canada |
Distributeur | Filmcoopi |
Genre | Drame |
Réalisateur | Léa Pool |
Acteur | Céline Bonnier Diane Lavallée Lysandre Ménard |
Note CLAP.CH |
|
Note du public |
|
Voir la bande annonce |
Synopsis
Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige avec succès un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, résiliente, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Lorsque sa nièce Alice lui est confiée, c’est non seulement une nouvelle pianiste prodige qui fait son entrée, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l’époque et qui rappelle à Mère Augustine un passé qu’elle avait cru mis de côté définitivement. L’école, malgré sa petite taille, est un joyau musical qui rafle tous les grands prix de piano. Les murs respirent la musique. Matin, midi et soir, du grand couloir à l’escalier principal, résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’inventions de Bach. Et, à défaut de prier, on chante!… Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d’éducation public au milieu des années soixante, l’avenir de Mère Augustine et de ses Sœurs est menacé.

Remy Dewarrat | Lundi 19 octobre 2015
Lea Pool revient sur une période charnière de l'histoire du Canada des années 60, quand l'Eglise et l'Etat divorcèrent. Elle le fait à l'intérieur d'un couvent dirigée par Mère Augustine, une mélomane devenue nonne non par conviction, mais par dépit. Son établissement de jeunes filles est dédiée à la musique et les élèves se distinguent régulièrement dans des concours. Le film conte la lutte des religieuse pour préserver leur école.
Lea Pool nous plonge dans un univers exclusivement féminin et relativement fermé qui va devoir s'ouvrir. Grâce au personnage de la nièce d'Augustine, le spectateur fait la connaissance de ce milieu et de ses règles. Ne pouvant suivre sa mère qui part travailler dans une région éloignée, cette dernière représente l'élément novice qui découvre ce monde régi par un règlement stricte. Pianiste particulièrement douée, elle représente le nouvel espoir de remporter un concours musical réputé.
La réalisatrice dépeint l'austérité de l'endroit et de son mode de vie en recourant à une photographie monochrome et à une mise en scène rigoureuse pour les séquences purement monacales. Les moments qui font la par belle à la musique deviennent plus lyriques et le montage s'accélère, montrant ainsi de façon remarquable que c'est cet art ancestral qui fait la différence du couvent de mère Augustine.
Le film s'attarde aussi sur les nombreux problèmes administratifs et hiérarchiques, transformant les nonnes en combattantes déterminées, face à une machine monolithique incapable de défendre leurs intérêts car elle capitule aux affres du progrès. Les couvents permettaient à beaucoup de femmes d'avoir une instruction, les sortant ainsi du rôle de génitrice qui leur était imposé par une société patriarcale basée sur un schéma basique: mariage, famille nombreuse. Et, comme Augustine est devenue religieuse non par conviction, mais par un concours de circonstance et surtout par amour de la musique, elle devient le symbole d'une lutte nécessaire et légitime, entrainant avec elle dans son combat ses consoeurs et ses élèves. Ensemble, elles vont briser le devoir de réserve, en exposant leur situation à la presse ou en tenant tête à leur hiérarchie.
La Passion d'Augustine Nous fait passer d'un monde archaïque à une soit-disant évolution des moeurs sans ne juger ni l'un ni l'autre, exposant autant leurs qualités que leurs défauts respectifs. Les comédiennes défendent leurs personnages avec toute la justesse qui sied à cette oeuvre instructive faisant écho à l'actualité et prouvant, par là, que les moeurs n'évoluent pas aussi rapidement que les technologies, bien au contraire.
vincenzobino | 26.10.2015 18:30
Votre commentaire sera validé par notre cher administrateur...