
Valley of Love Valley of Love (v.o)

Date de sortie | 17.06.2015 |
Durée | 91 minutes |
Age | 12/16 |
Pays | France |
Distributeur | Frenetic |
Genre | Drame |
Réalisateur | Guillaume Nicloux |
Acteur | Gérard Depardieu Isabelle Huppert Dan Warner |
Note CLAP.CH |
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Note du public |
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Synopsis
Isabelle et Gérard se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils Michael, photographe, qu'ils ont reçue après son suicide, 6 mois auparavant.
Malgré l'absurdité de la situation, ils décident de suivre la programme initiatique imaginé par Michael...

Remy Dewarrat | Lundi 15 juin 2015
POUR
Guillaume Nicloux est un cinéaste atypique qui avait signé l'année dernière un téléfilm formidable et inclassable intitulé L'Enlèvement de Michel Houellebecq. Pour sa première sélection en compétition au Festival de Cannes, il réunit Isabelle Huppert et Gérard Depardieu qui n'avaient pas retourné ensemble depuis Loulou de Maurice Pialat en 1980. Les retrouvailles sont d'ailleurs au coeur même de ce Valley of Love très réussi.
Se basant sur un principe à la fois fort et simple qui fait se retrouver un couple après des années de séparation, le long métrage de Guillaume Nicloux prends des allures de voyages initiatique, tendant vers le surnaturelle avec une pointe de fantastique particulièrement bien amenée. Se prénommant exactement comme eux, les personnages d'Isabelle Huppert et de Gérard Depardieu sont confrontés au suicide de leur fils qui, à travers une lettre posthume, les invite à une visite de La Vallée de la Mort en Californie. Les deux parents acceptent cette sorte défi en se conformant aux indications très précises de la missive, se rendant chaque jour dans un coin différent de ce haut lieux de tourisme. Le spectateur découvre avec eux ces endroits empreints de mystère et écrasés par un soleil de plomb accablant. La chaleur devient un personnage à part entière et régit les réactions des protagonistes qui essaient de l'apprivoiser chacun à leur manière.
Dans cette oeuvre étonnante, le fil entre la réalité et la fiction est si ténu qu'il en devient quasiment invisible. Depardieu y joue un acteur français connu même au Etats-Unis et la scène, où un client du motel lui demande un autographe, donne lieu à un moment surprenant, oscillant entre l'humour et le mépris. Tout le film fonctionne sur la dualité, comme s'il se déroulait en permanence sur la frontière entre la vie et la mort. Les deux comédiens offrent aux spectateurs un panel de jeu qui comporte autant tout ce que l'on aime chez eux, que ce que l'on déteste. Ne se cachant jamais, ils sont purs, vrais et osent se montrer sous leur aspect le plus irritant, à l'inverse complet du glamour devenu malheureusement contractuel dans leur profession. Intelligemment, le cinéaste joue à merveille sur cette ambivalence, ne cherchant jamais à sanctifier ces deux acteurs essentiels du Septième Art, et il procède de la même manière avec son sublime décor naturel, qu'il ne traite jamais comme une carte postale tape-à-l'oeil, mais comme un lieux hors de la réalité, tout droit sorti de la plus antique des mythologies.

Firouz-Elisabeth Pillet | Lundi 15 juin 2015
CONTRE
Ecrit par Guillaume Nicloux, qui dédie ce film à son père en exergue du prologue, Valley of love réunit deux acteurs célèbres qui ont eu un fils il y a 31 ans et sont conviés par une lettre adressée par ce dernier, à se réunir dans la Vallée de la Mort après sa mort. Ils reçoivent chacun une lettre de lui, leur demandant de voyager et visiter cinq endroits du site afin de le voir réapparaître.
La mère n’a plus vu son fils depuis sept ans ; le père semble avoir eu des difficultés de communication avec cet enfant qui l’a souvent invité à Mission, le quartier de San Francisco où il vivait avec son ami mais où il ne s’est jamais rendu. The Valley of love réunit donc un très beau couple de cinéma: Gérard Depardieu et Isabelle Huppert qui n'avaient plus tourné ensemble depuis Loulou de Maurice Pialat, en 1980.
Dans une sorte de mise en abîme qui finit par lasser, Isabelle Huppert et Gérard Depardieu incarnent tous deux des personnages qui portent les mêmes prénoms qu'eux et sont comédiens. La frontière est donc mince entre réalité et fiction, une ambiguïté voulue et assumée par Guillaume Nicloux. A cela s’ajoute un lieu de tournage magnifique. Le film a d’ailleurs été réalisé sous une température ambiante de 50 degrés, ce qui est répété inlassablement par les protagonistes.
Même si Gérard Depardieu et Isabelle Huppert parviennent à restaurer leur complicité et leur aisance à jouer ensemble évidente à l’écran, le film, maladroit, ne parvient pas à convaincre malgré ses bonnes intentions initiales. Matérialisant un sentiment d’authenticité du couple parental, le duo d’acteurs a amené quelques journalistes à tirer des parallèles évidents avec le couple que les comédiens formaient dans Loulou. Malheureusement, tourner avec de tels acteurs ne suffit pas à faire un film abouti.
ValK | 05.07.2015 19:20
vincenzobino | 21.06.2015 19:03
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