
47 Ronin 47 Ronin (v.o)

Date de sortie | 02.04.2014 |
Durée | 119 minutes |
Age | 12/14 |
Pays | États-Unis (United States) |
Distributeur | Universal |
Genre | Action |
Réalisateur | Carl Erik Rinsch |
Acteur | Tadanobu Asano Keanu Reeves Kô Shibasaki |
Producteur | Pamela Abdy Eric McLeod Scott Stuber |
Note CLAP.CH |
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Note du public |
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Synopsis

Remy Dewarrat | Lundi 31 mars 2014
POUR
Quand on sort de la projection de 47 Ronin et que l'on entend que le film est raté parce qu'il n'y a pas de sang, on se demande vraiment ce que certains spectateurs sont venus y chercher. Oser montrer deux scènes de seppuku sans avoir recours à des effusions d'hémoglobine synthétique ou non relève de la gageure dans ces tristes jours où tout ce qui est proposé est mal jugé si l'entreprise ne sombre pas dans l'extrême, devenue tellement banalisée qu'elle en perd toute sa force. Un gros plan sur le visage d'un acteur, jouant la douleur recèle bien plus d'impact que celui d'un sabre perforant un estomac dans un geyser écarlate et c'est cette voie qu'a choisie Carl Rinsch.
Certes, le film comporte un défaut majeur: faire parler des acteurs japonais qui jouent une légende japonaise en anglais n'est pas très pertinent, mais c'est la loi du marché pour que le film soit vu par le plus grand nombre. Passé les vingt premières minutes à s'habituer au fort accent des comédiens, on se laisse emporter par ce premier long métrage, reprenant l'une des légendes les plus célèbres de l'histoire japonaise qui exalte depuis des siècles le sentiment devenu très rare qu'est la loyauté, ici en l'occurrence, celle de 47 samouraïs, devenus ronin à la mort de leur maître, mais décidés à venger celui-ci, malgré l'interdiction de le faire, sou peine d'être condamné au suicide.
Le réalisateur manie habilement le côté épique, l'humour et ose sortir des sentiers battus de la boucherie, attendue comme le messie par une frange du public qui est devenu tellement perverse qu'elle en a oublié le sens du mot dignité, en signant un divertissement qui met la lumière sur le courage et la fidélité, autrement dit sur l'intégrité, ce que l'humanité a de plus en pus tendance à oublier.
Alors, si vous vous attendez à voir des gros plans de tripes à l'air, vous serez à juste titre déçus et tant pis pour vous, mais si vous voulez assister à un film où on y voit l'un des plus beaux dragons de ces dernières années, un géant rouge bagarreur, des combats parfaitement dosés ne cherchant jamais la surenchère, et le retour de Keanu Reeves dans un rôle qui ne le met pas en avant par rapport à ses collègues, 47 Ronin devrait combler vos attentes et vous faire passer un bon moment.

Laurent Scherlen | Lundi 7 avril 2014
CONTRE
Amateurs de chanbara, fuyez. Amoureux du fantastique, déguerpissez. Passionnés d'histoire médiévale japonaise, courez. Loin. Car 47 ronin est tout sauf un film de sabre japonais, tout sauf un film de genre maniant avec brio les codes qui lui sont propres, tout sauf une plongée dans le passé moyen-âgeux du pays du soleil levant. Carl Rinsch, qui signe là son premier long-métrage, se vautre lamentablement et dans les grandes largeurs, emportant dans le goufre ce qui aurait pourtant pu donner lieu à un film d'envergure.
Pas une fois l'on ressent le souffle épique que le sujet appelait. Pas un instant l'on n'éprouve d'empathie pour les personnages (la palme revenant à Keanu Reeves, plus monolithique et inexpressif que jamais). Pas une seconde l'on est émerveillé par les effets spéciaux, ces derniers, d'une laideur achevée, semblant tout droit sortis d'une animatique de jeu vidéo. Et pourtant. Il y avait matière à trousser une oeuvre magnifique, portée par un sujet historique apte à convoquer des scènes d'action d'ampleur sur fond de fantasy (cf La légende de Zu...) et de merveilleux, tout en portant un regard sur les périodes troublées des luttes de pouvoir dans le Japon du 18ème siècle. Au lieu de cela, le réalisateur nous inflige des séquences toutes plus ineptes les unes que les autres, sans aucune force d'évocation, dont la pauvreté des dialogues, le jeu des acteurs et les enjeux dramatiques n'ont d'égales que le je-m'en-foutisme avec lequel semble avoir été écrit, produit et réalisé le film.
Echec total aux Etats-Unis, navire prenant l'eau de toutes parts, leçon de ce qu'il ne faut pas faire au cinéma, 47 ronin ne donne qu'une envie, celle de se replonger dans des films tels Goyokin ou Harakiri pour retrouver avec délice le plaisir du vrai cinéma de samouraï, celui jadis défendu par des metteurs en scène comme Masaki Kobayashi ou Hideo Gosha.
Bryan | 06.09.2014 09:56
Minnie | 22.04.2014 23:49
vincenzobino | 10.04.2014 20:40
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