
Arrietty le petit monde des chapardeurs
D'un côté, ces petits chapardeurs, qui ne volent que ce qui leur est strictement nécessaire à vivre, doivent s'évertuer à évoluer en cachette, c'est leur destin, leur nature, et de l'autre, les humains font tout ce qu'ils peuvent pour prouver leur existence, afin de matérialiser l'impensable, l'incroyable. Le film met donc en relation Arrietty et un enfant malade, communiquant malgré leur appartenance à deux univers qui ne devraient jamais se croiser, car une règle immuable le veut ainsi. C'est une base de travail que l'on retrouve régulièrement dans les histoires, de Romeo et Juliette à Avatar en passant par West Side Story, mais ici, même l'amitié la plus sincère, pour ne pas parler de l'amour, ne peut rien contre cette réalité et nos deux amis doivent s'y plier. Autour d'eux gravitent de savoureux personnages comme le père d'Arrietty, droit, juste et respectueux, sa mère sans cesse inquiète, sur la défensive, craignant pour sa famille, et l'intendante de la maison, une femme à l'image de Saint Thomas qui ne croit que ce qu'elle voit et refuse qu'on la prenne pour une folle.
Réalisé dans une animation traditionnelle loin de toutes esbroufes technologiques tape-à-l'œil, ce film fait énormément de bien par sa grâce et sa profondeur.