
127 heures
Malheureusement à partir de là, par peur d'ennuyer ses spectateurs venus voir un film d'action, le cinéaste opte pour un scénario, une mise en scène et un montage chers à l'ère du zapping en multipliant les séquences dans le seul but de meubler son ouvrage. On voit ce que pense ou rêve son héros, comme la fête à laquelle il était invité par les filles qu'il venait de rencontrer, sa famille qu'il a inconsciemment oublié d'avertir de son escapade en solitaire, sa propre vie. On le voit aussi se filmer lui même avec son caméscope pour témoigner de sa situation absurde et tragique ou s'improviser vedette malgré lui d'une émission de télé-réalité fictive. Hélas, Danny Boyle abuse d'effets tape-à-l'œil et surtout de points vue passablement ridicules en plantant son objectif dans des coins improbables, par crainte de lasser son auditoire. Après le énième plan au fond de la gourde, on demande grâce et on aimerait que le cinéaste revienne à son sujet au lieu de se perdre dans ses artifices fallacieux. Cela donne au film un aspect vidéo clip qui lui fait perdre de sa puissance aussi bien visuelle qu'émotionnelle.
Par contre, James Franco réalise une performance sans faute malgré une mise en scène s'éparpillant dans tous les sens et un montage enchaînant trop de regards différents souvent inutiles, qui l'empêchent régulièrement de briller encore plus dans des scènes que l'on aurait préférées plus focalisées sur lui.