
A Serious Man
A Serious Man fait partie des films qui sont difficiles à aborder, tant on est face à une œuvre en totale liberté ne générant à priori aucune sorte de réflexion intellectuelle: c'est une tranche de vie prise à un moment crucial de la vie d'un homme. On a donc droit à une sublime comédie de mœurs où tout passe par les personnages secondaires et là les Coen excellent. Leur casting est une nouvelle fois impeccable et l'on sent tout le soin apporté à chaque protagoniste, dont le rôle est de déstabiliser de plus en plus le héros de l'histoire. On retrouve ainsi tout ce qui fait le sel de l'existence, la famille, les amis, les voisins, les autorités à un moment où l'on doute de tout. Car c'est de cela qu'il s'agit à travers le burn out du personnage central. Et c'est sa lutte un peu vaine que nous narrent les Coen dans un ton à la fois grave et léger. Cette alchimie totalement réussie rappelle la saveur que peut avoir un plat aigre doux. Ici rien n'est noir ou blanc, mais se fond dans une infinie variété de nuances. Et c'est exactement la même chose qui ressort de la partition musicale de leur fidèle collaborateur Carter Burwell qui joue sur les deux tableaux lui aussi, en variant subtilement l'instrumentation ou l'orchestration pour passer de la farce, certes parfois tragique, au sérieux dans toute sa splendeur.
Et dans un constat que certains pourraient juger amer, tout ce petit monde se retrouve face à un final implacable qui remet l'être humain dans son sens le plus général, à sa place dans le cosmos.